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En s’inspirant des personnes avec un handicap permanent, nous pouvons inclure d’autres types de déficiences et ainsi permettre un accès équitable à tous aux différentes interfaces.

Qu'est-ce que l'Inclusive Design ? Cliquez pour tweeter

Quelle est la différence entre Inclusive et Accessible Design ?

Les deux termes sont étroitement liés et parfois la limite est floue. l’Inclusive est une méthode de design qui considère les différentes déficiences comme source d’inspiration et d’amélioration. L’Accessible Design est plutôt un attribut d’un produit concentré autour des handicaps (déficiences physique et moteur).

L’inclusive design ne signifie pas de faire un design universel, mais plutôt d’apprendre des différentes disabilities pour améliorer ses interfaces et inclure le maximum de personnes possible.

Qu’est-ce que l’Inclusive Design signifie ?

Cela signifie que les interfaces ne doivent pas être conçues de manière égale pour tout le monde, mais essayer de permettre à tout le monde un accès équitable, et habiliter chacun de manière aussi équitable.

C’est tenter d’inclure autant de personnes que possible sans modifier profondément la teneur de cette interface. C’est aussi changer son process de design en incluant une empathie inégalée envers l’humain et tous ses états mais également en prenant compte du contexte qui entoure l’usage de cette même interface.

Qu’est-ce qu’une déficience?

C’est là le coeur de l’Inclusive, à savoir la définition d’une déficience.

Tournons nous vers la WHO, World Health Organisation (OMS), qui a fait évoluer sa définition entre 1980 et 2001. On passe d’une déficience vue en tant qu’attribut d’une personne (orienté sur la santé de l’individu principalement) à une déficience liée au contexte.
En effet, dans la définition des années 80, on ne se concentre que sur le handicap et sa dimension médicale. On parle alors de CIH (Classification Internationale du Handicap).

En 2001, on l’intègre dans un cadre tridimensionnel et on parle alors de CIF, Classification internationale du Fonctionnement de la santé et du Handicap :
“Le fonctionnement et le handicap sont des concepts multidimensionnels qui permettent de mettre en avant l’interaction dynamique entre plusieurs composantes :
– les fonctions organiques et les structures anatomiques des individus
– les activités que font les individus et les domaines de la vie auxquels ils participent
– les facteurs environnementaux qui influencent leur participation
– les facteurs personnels”

La déficience devient alors une disparité entre les interactions humaines.

Quels sont les différents types de déficiences ?

On peut les classer en trois types :
– les permanentes
– les temporaires
– les situationnelles ou contextuelles

disabilities-types

(crédit image : Microsoft)

Cette image illustre bien le fait qu’une déficience, quelle qu’elle soit, peut engendrer une disparité dans les interactions quasi similaires.

On peut aussi citer d’autres exemples concernant les sens :

La vue :
Être aveugle est permanent, avoir une cataracte peut être temporaire, tandis qu’être ébloui ou distrait est contextuel.

L’audition :
Être sourd est permanent, un bouchon ou une perte de point d’audition dans l’oreille peut être temporaire, tandis que ne plus rien entendre sur un chantier est contextuel.

Mais la déficience peut-être structurelle ou matérielle :

Les devices :
Entre un Iphone 7 ou un Lumia 550, de nombreux signes d’exclusions peuvent apparaître.
Les différences dans le logiciel notamment, avec l’absence de certaines applications sociales très populaire (Instagram n’est arrivé que très récemment sur windows phone, Snapchat est encore aux abonnés absent), mais pas que.
Dans le hardware aussi : qualité de l’écran, qualité de réception, vitesses de calcul, stabilité du matériel etc.

facebook

Facebook teste sur des centaines de devices mobile (au coeur de son data center) son application pour assurer une expérience optimale.

Les infrastructures :
Qu’elles soient au niveau étatique (ouverture des licences 4G) ou parfois au niveau de votre bâtiment (pertes de connexion, absence de fibre), les infrastructures peuvent jouer de manière plus ou moins durable sur les disparités.

hors-connexionGoogle Translate vous permet de télécharger des langues pour utiliser l’application hors ligne, notamment lors de voyages ou vous ne pouvez pas avoir de roaming.

facebook-lite

Facebook Lite est une application spécialement dédiée aux pays qui ne possèdent que la 2g. Il impose même des “2G Tuesday” a ses employés.

Comment intégrer l’Inclusive Design dans son process ?

Intégrer l’Inclusive Design, c’est surtout tenter d’effacer tous les biais de conception et être animé par une grande empathie. C’est considérer les personnes telles qu’elles le sont réellement et non pas telles que l’on peut les connaître ou les imaginer.

 

Les 10 principes de l’Inclusive Design :

1 – être équitable et essayer de ne pas discriminer les gens dans vos design

2 – être flexible et proposer plusieurs options d’utilisation (mobilité, destop)

3 – être direct et non ambigu, amener de la valeur et pas de la complexité

4 – être simple et clair, avoir une structure et un contenu qui a du sens

5 – être informatif et s’assurer que les utilisateurs trouvent ce qu’ils cherchent

6 – être préventif et guider l’utilisateur tout au long de son parcours et de ses différentes utilisations

7 – être tolérant et indiquer précisément le pourquoi du comment des erreurs

8 – être sans efforts et éviter les restrictions

9 – être accommodant, épuré et discret

10 – être cohérent en suivant des standards, des guidelines et des bonnes pratiques

 

Quelques exemples d’inclusive design :

imrs

Apple avec IOS 8.3 à ajouté différentes couleurs pour les emojis ainsi qu’une autre vision de la famille (non plus uniquement hétérosexuelle).

xbox_wheelchair_avatars-0-0

Xbox à intégré des avatars en chaise roulante afin de permettre aux joueurs handicapés de ne plus se sentir exclus.

Conclusion

Je reste persuadé qu’adopter l’Inclusive Design fera de vous un meilleur designer. Non seulement vous pourrez proposer des interfaces à champ beaucoup plus large d’utilisateurs, mais vous entrerez dans une des dimensions les plus emphatiques de notre métier.

Vous pouvez déjà l’effectuer à petite échelle : respecter des normes de contrastes les plus élevées, utiliser un langage visuel et écrit simple et compréhensible, accompagner l’utilisateur au maximum dans l’appréhension de vos interfaces, etc.

 

> Pour aller plus loin :
Inclusive design patterns book
Inclusive toolkit par Microsoft
Microsoft’s Radical Bet On A New Type Of Design Thinking
Gaming For Everyone
Ten principle of Inclusive Design

 

 

 

http://mxmfrr.cc
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Comments to: Qu’est-ce que l’Inclusive Design ?
  • 28 septembre 2016

    En réalité, l’accessibilité a évolué et n’est plus “réservée” aux personnes qui souffrent de handicap permanent comme beaucoup continuent de le penser. Je ne suis pas sûr que créer de nouveaux concepts comme “inclusive design” serve la cause des interfaces accessibles à tous. Capitaliser sur l’accessibilité dans son acception la plus large me semble plus judicieux. Cela n’enlève rien à la qualité et aux bonnes intentions de l’article 🙂

    • 29 septembre 2016

      @chob:disqus l’Inclusive est une méthode quand l’Accessibilité est un état. Le but de l’Inclusive Design n’est pas justement de faire de l’universal design, mais de tenir compte des disabilities pour créer de meilleures interfaces.

      Au final, poussée à son paroxysme, cette méthode peut faire aboutir un produit “accessible. Mais ce n’est pas forcément l’objectif premier. Les notions d’ethnicité par exemple ne rentrent pas réellement dans le cadre de l’accessibilité, mais l’inclusive les considère.

      C’est comme un site responsive. C’est un état et la méthode est l’UX design car cette méthode permet de faire correspondre les objectifs des utilisateur à “l’état” de l’interface.

      • 29 septembre 2016

        La distinction méthode/état est discutable. L’accessibilité est aussi une démarche, presque un Graal… inaccessible 🙂 Après, c’est vrai que l’inclusive a une approche plus large et prend en compte d’autres critères, c’est donc intéressant.

  • 7 octobre 2016

    Bonjour,

    Je suis d’accord avec Chob avec les “nouveaux” concepts.

    Déjà, on peux parler français, ça ne mange pas de pain et ça évite d’utiliser des anglicisme mal traduit.

    Personnellement je préfère parler de conception pour tous, qui ne se base pas sur des catégories particulières. Je préfère largement l’idée de concevoir pour tous, en se basant sur les standards par exemple pour l’accessibilité numérique. Ce qui permet à chacun d’utiliser les aides qui lui conviennent.

    Une même situation de handicap ou de non handicap peut correspondre au même besoin, que ce soit un enfant, un adulte avec des béquilles ou une personne agée, si la porte est trop lourde ils auront tous du mal à l’ouvrir. Ou une interface bien lisible servira aussi bien aux malvoyants, qu’aux dyslexiques qu’a l’adulte au lendemain d’une cuite…

    • 8 octobre 2016

      Bonjour Raphael,

      Justement j’ai essayé décidé d’utiliser le terme anglais car je n’ai pas véritablement trouvé de mot en français balayant tout le scope que ce terme pouvait avoir.

      Après justement l’idée est que l’inclusive design est différent du design pour tous :). L’approche est différente car le design pour tous veut tendre vers le design universel ce qui n’est pas la vocation de l’inclusive. La notion d’inclusive va aussi s’appuyer sur des critères ethniques ou socio-demigraphique, ce qui n’est pas forcément le cas du design pour tous.

      Je ne sais pas si tu as vu le dernier commentaire de Chob 🙂 j’espère avoir répondu correctement à tes remarques.

      • 8 octobre 2016

        C’est bien ce qui me dérange, dans cette approche. Elle se focalise sur des cas ou des catégories et les renforce. C’est le cas type du poste de travail adapté pour un handicap, Ex : le standard téléphonique adapté pour un aveugle. Le problème c’est qu’une fois a ce poste la personnes y est “coincées” et elle ne va pas évoluer et faire d’autre chose.
        L’illustrations de la femme avec le bébé va dans ce sens, pourquoi une femme ? Là tu vas te retrouver avec la table à langer dans les toilettes des femmes. Un homme ne serait pas capable de s’occuper d’un bébé ?
        Donc non, ce n’est pas ma vision du design, et très clairement je m’oppose à cette notion d'”inclusive” que de fait exclus le reste du monde.

        • 8 octobre 2016

          @raphaly:disqus justement je pense qu’il faut voir l’inclusive en terme de scalabilité. En effet la méthode permet à tous d’inclure les gens à son échelle.
          Le graal du Design for all est très bien, mais faire un produit à la fois pour les aveugles, les autistes, les sourds, les handicapés physique, etc. c’est très complexe et cela demande des ressources énormes que peu d’entreprises peuvent se permettre.

          L’inclusive se dit justement : si je me concentre l’utilisation à une main de mon application, ce n’est pas que les handicaps permanents que je vais inclure mais bien plus large, c’est à dire les temporaires ou situationnels. Elle vise aussi à ouvrir les horizons du handicap, à la fois en terme de nombre de personnes touchées que dans les cas de “disability” (exclusions sociale, structurelle, etc.)

          Après, on peut prendre le contresens de ton argument pour le poste pour un aveugle. Vaut-il mieux qu’il n’ai aucun poste adapté et jamais de travail qui prend en compte sa spécificité ou bien un poste qui le rend dépendant mais à contribué au développement de sa socialisation ?
          Je pense que dans ce cas c’est à l’entreprise de le faire évoluer avec une politique RH humaine et mettre en place des mesures pour son évolution. Tout ne peut as reposer sur le salarié ou son matériel. Partages-tu mon avis ?

          Concernant la femme, c’est simplement un exemple qui parle à tous le monde. Il ne faut pas oublier que dans de nombreux pays du monde (à tort ou à raison n’est pas débat) c’est encore la femme qui assume cette responsabilité. Du coup la symbolique d’une illustration ne peut pas être appréciée que d’un point de vue français (et en tant que jeune papa je le vois tous les jours 🙂 ) Sutout que cela vient de Microsoft et que c’est destiné à être lu dans le monde entier :).

          Concernant l’exemple de la table à langer dans les toilettes des femmes, là aussi beaucoup d’efforts ont été fait : dans les nouveau centre commerciaux il y a désormais un espace bébé/langer qui est entre les deux toilettes pour permettre aussi aux papas d’y aller.

          J’espère avoir réussi à te transmettre ma vision n’hésites pas à rebondir dessus ou en discuter autour d’un café pour partager nos points de vues.

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